SEURAT

Né à paris en 1959. Fils d'un huissier de justice, et initié tout jeune a la peinture par son oncle, il commence très jeune a dessiner (7ans). Jamais sa famille ne l'empêcha de suivre sa vocation.

Il fréquente une école d'art municipale jusqu'à l'âge de 16ans, puis en 1876, il entre à l'école nationale des beaux arts où il est admis deux ans plus tard dans la section peinture.

En 1879, Seurat découvrira les Impressionnistes à leur 4ème exposition, et se mettra très tôt en tête de dépasser leur approche intuitive de la peinture par une démarche plus scientifique, même si sa peinture à ses débuts fut nécessairement influencée par l'impressionnisme. C'est pourquoi il abandonnera ses études. Mais son départ des beaux arts fut aussi du au fait qu'il partit un an à Brest pour s'engager dans le service militaire (où il remplira de nombreux carnets de dessins de marine).

Rentré à Paris en 1880, Seurat passe deux années entières à étudier le dessin en noir et blanc, ne commençant ses premières toiles qu'en 1882. Il poursuit ses lectures de physiciens et chimistes spécialisés dans l'optique ou les couleurs comme Chevreul, Maxwell ou O. N. Rood. Il étudiera les œuvres de Delacroix, de Puvis, de Chavannes dont il fréquentera l'atelier, et s'intéressera à des peintres privilégiant la construction dans leurs œuvres, tel que Millet par exemple dont l'influence se retrouvera dans Paysannes au travail (1882-1883) œuvre dans laquelle Seurat innove déjà sur le plan pictural par des touches de couleur pure hachurées en croisillons. (IMAGE)

Sa première composition (et qui fera partie des sept œuvres majeures du peintre) Une baignade a Asnières fut refusée au Salon de 1884; même si l'on voit de par de nombreux croquis, esquisses et dessins que son élaboration est des plus minutieuses. (IMAGE) La même année, ce tableau sera exposé au premier Salon des artistes indépendants, où il fera la rencontre d'autres peintres avec qui il formera le groupe néo-impressionniste, tels que Charles Angrand, Albert Dubois-Pillet, Henri Cross et surtout Paul Signac. Seurat restera très proche de ce dernier, leurs recherches empruntant des voies parallèles. Grâce à Camille Pissarro, tous deux exposent à la huitième et dernière exposition des impressionnistes (1886) ; ils vont rendre visite à Chevreul et subissent l'influence de Charles Henry, auteur d'une Introduction à une esthétique scientifique (1885).

Le peintre mènera une existence de plus en plus retirée et effectuera plusieurs séjours au bord de la mer, principalement pour échapper aux grisailles parisiennes et se consacrer entièrement a son travail; ne voyant que très peu sa femme et son fils. Son art atteint un niveau de maitrise, un équilibre et un contrôle impressionnants dont plusieurs chefs-d'œuvre en témoignent.

Dans son œuvre, Seurat divise la touche en s'appuyant sur la théorie des « contrastes simultanés »: il établit un cercle chromatique où 22 couleurs sont mises en opposition. La touche se transforme alors en un point et il n'y a plus de trituration des couleurs sur la palette; le mélange se fait directement dans l'œil de celui qui regarde.

Ses tableaux que l'on retiendra le plus seront Un dimanche après-midi a l'ile de la grande jatte (1884-1886) - dont nous allons effectuer l'analyse -, Les poseuses (1884-1886) (IMAGE), Le cirque (1891) - dernière œuvre inachevée-etc.




Les poseuses, Georges Seurat

L'œuvre de Seurat, réalisée sur moins de dix années de peinture, représente effectivement une énorme somme de travail, compte tenu de la méthode scientifique de Seurat, à l'opposé de la spontanéité impressionniste, avec ses multiples dessins ou "croquetons" préliminaires (jusqu'à trente pour la Grande Jatte) et sa technique novatrice du pointillisme.

Seurat fut incontestablement à l'origine d'une importante révolution en peinture et on peut se poser la question de savoir où son art l'aurait conduit s'il avait vécu plus longtemps.

L'œuvre de Seurat servira de référence aux peintres cubistes, avec celle de Cézanne plus souvent citée, séduits par sa clarté scientifique de conception, le contrôle absolu qu'il exerce sur sa sensibilité d'artiste pour aboutir à une représentation totalement maîtrisée.


Analyse de tableaux

Un dimanche après-midi à l'île de la Grande Jatte

Présentation de l'œuvre :
Date : 1884-1886
Auteur : Georges Seurat
Lieu de réalisation : dans un petit atelier
Dimensions : 207,6 cm x 308 cm
Représente une scène de la vie quotidienne
Contexte historique : fin XIX, l'Europe est en effervescence, au centre d'une véritable révolution industrielle due très certainement aux découvertes scientifiques du siècle.

À l'origine, Seurat à tout d'abord commencé par faire un dessin flou en utilisant le pointillisme ; puis a réalisé un tableau, à la peinture cette fois-ci, en utilisant cette même technique.
Pour les couleurs, le peintre a effectué des touches de couleurs pures : bleu, rouge, jaune (couleurs primaires), qu'il a juxtaposées pour obtenir diverses tonalités sans en perdre la luminosité.
Quant à la lumière, on peut distinguer diverses échelles de luminosité. Au premier plan, elle est très faible car les personnages sont situés sous les arbres, à l'ombre donc. Au second plan, ceux si sont au soleil ; il y a alors plus de contrastes entre les ombres et la lumière. Enfin au troisième plan, la luminosité est forte : le reflet de soleil dans l'eau renforce cette effet de lumière, le ciel est plus clair et ensoleillé. La lumière est très réaliste et vient de la gauche du tableau. Ainsi la luminosité est de plus en plus forte plus les plans sont loin.
Dans cette œuvre, l'artiste restitue la mode féminine de l'époque (robes bombées par l'arrière, ombrelles omniprésentes...)
Au total nous pouvons voir :
-48 personnages de différentes classe sociales et peu de présence masculine
-8 bateaux
-3 chiens
-1 singe (=symbole de la luxure, de la lascivité et du désir sexuel. Une « singesse » était une prostituée dans dans le langage argotique de la fin du XIXe)
Ici, nous pouvons noter le peintre semble insister sur la solitude et la non-communication.

Elaboration du tableau :

Son élaboration commence le jour de l'Ascension 1884 (par choix).

Pendant plus de six mois, l'artiste se rend sur l'ile de la grande jatte pour réaliser des croquetons - qui serviront pour la toile finale - toujours place au même endroit, selon le même point de vue ; il observe les différents aspects de la perspective. En tout, durant l'été 84, il confectionnera vingt-sept petits panneaux, autant de dessins et trois toiles préalables. Sur la première version a la fin de cette année, on y trouve seulement un paysage mais sans aucun personnages).

L'annee suivante, il reprend ses croquetons et les integre peu a peu dans son tableau. Il varie les emplacements des personnages comme s'il leur faisait passer une audition. La toile est prete au printemps et doit etre exposee au second salon des independants. Ce dernier est malheureusement annule et cette version de l'œuvre ne sera jamais exposée.

Au total, 33 etudes peintes et 28 dessins seront realises durant ces deux annees. (ETE 85 : sejour en normandie + premiers essais au pointillisme)

A son retour a paris, il reprend la grande jatte en utilisant cette technique. Ce sont plus de six mois de labeur quasi-scientifique qui l'attendent : peint ses « points » par-dessus la toile déjà realisee. Au printemps 1886, la toile est enfin prete et est presentee au salon des independants et a la 8e exposittion impressionniste. Elle y recoit par ailleurs un accueil plutôt mittige.

Analyse de l'œuvre :

  • Premiere approche

Au premier plan, les personnages sont grandeur nature. Vue de loin, la toile semble donner une impression de profondeur, accentuee par un net decoupage entre les zones d'ombre et de lumière. Cet effet est souligné par le jeu des perpectives : le point de fuite est situe en hauteur du personage de droite avec le haut de forme. Tout le centre du tableau converge vers la petite fille en blanc, seul personnage qui regarde le spectateur et qui n'est recouvert d'aucun point. En outre les personnages et les arbres du décors sont coupes parle bord du tableau, on parle donc de hors-cadre caché, qui vient accentue l'effet de profondeur. Ce tableau presente des personnages de différentes classes sociales qui viennent se detendre nau bord de l'eau, sur l'herbe, sous les arbres. La Grande Jatte est une ile de la seine, reputee pour etre le lieu de loisirs et de nombreuses rencontres amoureuses.

Au milieu du XIX, l'ile est un espace de detente. Situee sur un des bras de la seine, pres d'Asnieres, accessible par les transports en commun et de nombreux artistes comme seurat y affluent chaque weekend.

  • Debuts du pointillisme

Dans une de ses lettres, en 1887, Seurat se presente comme un « impressionniste-luministe » et parle de sa « peinture otpique » mais prefere le terme de « chrono-luminisme » mais le terme qui restera sera « renouveau de l'impressionisme » d'où le « neo-impressionnisme ». Il recut d'ailleurs de multiples critiques de la part de ses contemporains. Il est designe comme la pointe scandaleuse de l'avant-garde. S'affronte alors l'art contemporain et l'art plus officiel, celui des beaux arts. La peinture de Seurat et de ses amis apparit comme une radicalisation, une « purification » et une intellectualisation parmi l'avant-garde litteraire et artistique.

Leur peinture est jugée un peu primaire, à court d'idées, en passe de se vulgariser, comme quelque chose de pas fini ou de rapide, comme une sorte d'improvisation « sommaire et approximative ». Cela ne les empêchera pas d'exposer au cœur des expositions impressionnistes.

Origines : 1884 ces artistes refusés auprès de leurs pairs, vont fonder un nouveau salon des artistes indépendants, avec les futurs néo-impressionnistes dans lequel cinq mille œuvres seront montrées ! Plus tard y exposeront Van Gogh, Toulouse Lautrec, Matisse, les peintres cubistes et abstraits.

Les esquisses et croquis de Seurat reprennent les méthodes traditionnelles des Beaux Arts ; mais sa technique et son travail sont directement inspirés de l'impressionnisme (en particulier Renoir).

Encouragé par Signac, l'artiste va s'intéresser de plus en plus à ce style de peinture. Et grâce à son ami, il rencontrera Pissaro, le patriarche du mouvement des petites touches de couleurs.

La grande jatte s'éloigne en effet de l'impressionnisme malgré la couleur plutôt claire et un sujet populaire moderne. Ici, le peintre renoue à sa façon avec la peinture traditionnelle. Le tableau est tout d'abord très grand, contrairement à ceux des impressionnistes qui, par choix, ne souhaitaient pas peindre aussi grand; optant pour des formats qui correspondaient mieux pour etre exposés dans un musée. En outre, le réalisme semble évident.

Aujourd'hui, cette œuvre est vue comme une critique sociale, notamment avec les personnages, représentant le loisir triste. Pour son ami Signac, les critiques d'art de l'époque ne voient pas les qualités en tant que peintre que possédait Seurat.
Malgré tout, ce tableau fascine ; car il offre une réponse moderne à la question classique : conjuguer création personnelle et bénéfice du progrès. Pour la toute première fois, le progrès semble s'immiscer dans le monde pictural grâce à un procédé purement scientifique tiré de la lecture sur les lois de la couleur et physiologie des sensations. « Il faut une sensibilité exceptionnelle pour comprendre correctement cette œuvre » (Charles henry) de près, on observe une composition avec des nombreux ornements tels que des papillons, des bouffées de fumée venant d'une pipe ou d'un cigare, des noeuds dans les cheveux, des fleurs, un chien ou bien un singe, etc) 

À une certaine distance, on perçoit le rythme mesuré d'une harmonie géométrique encadrée par de ombres au premier plan (représentées par des bandes sombres), et les feuillages ; et qui s'étend sur une surface brillamment éclairée dont les perspectives laissent paraître comme un décor de théâtre. Les ombres sont les socles sur lesquels reposent les personnages et les arbres ; et confinent les confinent dans leur environnement.
La majorité des personnages est vue de profil ce qui crée une distanciation entre eux, aussi bien structurelle que psychologique.
Si l'on se positionne assez près du tableau (à une distance à peu près égale à celle où était Seurat lorsqu'il peignait), la couleur et la touche sont plus précises et semblent plus vivantes et variées que de loin. Et contrairement à l'idée reçue, la touche varie du petit pointillés au long balayage. Les longues touches suivent l'axe des tronc d'arbres, puis des branches, comparables à de petits canaux acheminant la sève. Les touches accompagnent également la réalité fictive des figures des costumes, suivant leurs contours.
Bien qu'il y ait cette diversité, la touche paraît alors uniforme depuis une distance « normale », celle de l'observateur lambda.
Ceci pourrait d'expliquer par le « mélange optique » du pointillisme. Car si l'on a l'impression par exemple dans 1dm2 que le tableau est uniforme, on s'aperçoit en réalité, sur chaque cm2 de cette superficie, tous les éléments constitutifs du ton.
-> ex: pour la couleur de l'herbe, l'artiste a utilisé du vert, naturellement, qui donne en la valeur locale ; mais aussi du jaune et du orange , représentant l'action du soleil ; et du rose, du violet et du pourpre qui font intervenir la complémentaire du vert (cf cercle chromatique, onglet "science et peinture")
En 1887, l'artiste reprend son tableau et l'agrandit de 3 à 4 centimètres sur chaque bord : ceci lui permet d'y ajouter un cadre qu'il peint avec des touches ovales. Cette bordure renforce les contrastes et ainsi, face au vert, la bordure a une forte densité de rouges et d'oranges. Seurat renforce le découpage de ses personnages, à l'image de la femme qui pêche, en les entourant d'une espèce de halo très clair affadissant les couleurs avoisinantes.
En fonction de la position du spectateur, la toile diffère :
Seurat, malgré sa très courte carrière, deviendra l'un des chefs de file des néo-impressionnistes. Il réalise avec « La Grande Jatte » un tableau d'où se dégage une sensation de maîtrise totale, où tout est soigneusement ordonnancé, et où, à nouveau, le temps semble arrêté pour un moment de beauté pure, de paix et de silence. Avec ce tableau, l'artiste nous entraîne dans son univers de dignité quasi irréelle, magnifié par la luminosité résultant de la division des tons.


Le cirque

Artiste : Georges Seurat
Dimensions : 1,85 m x 1,52 m
Création : 1891
Lieux d'exposition : Musée d'Orsay
Périodes : Pointillisme, Art moderne, Néo-impressionnisme

Ce tableau représente un spectacle de cirque. On y voit une écuyère sur un cheval blanc, un dompteur muni de son fouet, un clown, un acrobate et sur le premier plan un autre clown de dos placé comme un chef d'orchestre. La scène se situe sur le second plan, et les gradins sur l'arrière plan. On perçoit différentes classes sociales de part la tenue vestimentaire; sur les premiers gradins, les spectateurs de première classe portant fourrures, chapeaux haut-de-forme et étant bien habillés. Derrière eux, le public de seconde classe, vêtu modestement. Enfin, les personnages tout en haut sont des garçons à casquettes et des filles accoudés à la balustrade. On peut apercevoir une entrée  sur la droite du tableau, surement celle des spectateurs. Une foule se tient à cet entrée, comme pour attendre le prochain spectacle pour entrer. Enfin, l'œuvre a été peinte avec un cadre d'un bleu foncé, sans doute pour délimiter la scène.

Seurat présente trois plans différents, sans vouloir créer de perspective. La profondeur est faîte par le personnage du premier plan, la superposition des gradins ainsi que cette ouverture sur la droite mais pourtant les personnages des gradins ont presque tous la même taille, Seurat ne voulant pas restituer cette profondeur.

Ici les couleurs sont très pâles, assez clairs, et sont surtout des couleurs chaudes pour ce qui est du spectacle. Beaucoup de couleurs primaires dominent tel que le rouge et le jaune. Celle-ci est ainsi faîte de petits points de couleur pure. De plus, lSeurat délimite le tableau de par son cadre sombre et isole la scène, ce qui implique que le spectateur ne connaît pas tout le spectacle. Pour la lumière, le peintre utilisa son style de peinture pour créer une lumière artificielle qui se trouve un peu partout dans le tableau, illuminant alors d'avantage la scène du numéro de l'écuyère.


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